Pass carbone — Cinquième partie : WWF et transition écologique
Pass carbone — Cinquième partie : WWF et transition écologique

Pass carbone — Cinquième partie : WWF et transition écologique

Alors que Davos prépare les peuples à l’adoption du pass carbone, il nous a cru bon d’en révéler les origines et enjeux dans un article en huit parties, voici la cinquième.

Dans le deuxième axe de sa feuille de route pour un passe climatique en France, le WWF demande à « accélérer la transition écologique dans les secteurs clefs ». Ces secteurs, déjà précisés dans notre article précédent, sont l’agroalimentaire, la mobilité et l’énergie.

Agroalimentaire

Au sujet du premier, le narratif du WWF est bien évidemment celui de Davos et de Jancovici : les émissions de CO2 sont l’ennemi, il convient donc d’agir pour les réduire. Dès le départ, la promesse d’un passe ne s’appliquant pas aux citoyens est à nouveau démenti, puisque ces derniers seront les premiers impactés. L’ONG demande en effet à réduire la production et la consommation de produits animaux car cette dernière ferait du mal au climat. La duplicité du WWF est une fois de plus manifeste, puisqu’à aucun moment l’organisation ne rappelle que les émissions de CO2 sont presque exclusivement (97% environ) d’origine naturelle, ni d’autres faits tels que l’utilité du CO2 pour la photosynthèse (en d’autres termes que le CO2 est tout simplement la vie), ou encore sa proportion dans l’atmosphère : 0,04% seulement.

Duplicité encore lorsque le WWF précise – certes à raison – que notre régime alimentaire contemporaine impacte notre santé. Car d’un autre côté, le WWF a noué un partenariat avec le triumvirat Cargill, McDonald’s et Walmart Foundation en septembre 2020, pour 6 millions de dollars. Objectif : améliorer les pâturages des Grandes Plaines du Nord des États-Unis. Le WWF a d’ailleurs ouvert ses colonnes pour de l’autopromotion au vice-président à la durabilité de McDo, où celui-ci explique pourquoi l’entreprise jouerait « un rôle de premier plan dans l’avancement de la durabilité ».

Pied-dans-la-porte, le WWF demande l’intégration de menus végétariens quotidiens dans les établissements. Si l’idée peut paraître respectable (après tout, pourquoi pas), le gradualisme typiquement fabien inhérent aux méthodes des ONG laisse entrevoir la logique sous-jacente : une culpabilisation croissante de la consommation carnée, puis l’imposition de la suppression de toute consommation animale, d’abord un jour, puis deux, etc. Depuis au moins février 2011 (et à nouveau en novembre 2019), le WWF a en effet fait la promotion des Meatless Mondays (lundi sans viande). Mais la santé est en réalité un argument bien secondaire. La branche britannique du WWF a ainsi mis en avant un jour sans consommation animale « pour réduire votre impact environnemental ». L’ONG a d’ailleurs lancé l’initiative Eat4Change à cette fin dans plusieurs pays d’Europe – dont la France – ainsi qu’en Argentine et au Brésil, avec le cofinancement du programme DEAR (Development, Education and Awareness Raising) de l’Union européenne. L’alignement sur le Great Reset est explicite :

Ce que vous mangez a de l’importance – pour vous et pour la planète – alors nous voyons grand et œuvrons pour soutenir les Objectifs de développement durable, les traités sur le changement climatique et l’intégration d’impacts d’une économie positive et du changement social.

Site de l’initiative Eat4Change, lancé par le WWF

L’intérêt secondaire que le WWF accorde à la santé se retrouve dans sa feuille de route en faveur d’un passe climatique en France. En demandant des dispositifs pour une végétalisation de l’alimentation, l’ONG précise (et souligne) son idée : « chèques pour les produits biologiques, pour les fruits et légumes, réduction des taxes pour les produits durables, augmentation pour les produits industriels et nocifs pour le climat ou la biodiversité ». Du reste, les demandes de l’ONG semblent irréaliste, avec une demande concomitante de produits peu chers mais intégralement durables dont une majorité de qualité biologique.

La suite est tout autant marquée par la duplicité. Elle porte sur la « révolution sociale » en faveur des agriculteurs. Une formule inquiétante si on se rappelle que Klaus Schwab avait annoncé que Macron porterait la « révolution sociale » en Europe. Le WWF, donc, réclame une loi contre l’accaparement foncier – cocasse de la part de promoteurs de longue date du Wilderness. Pourtant, en septembre 2019 encore, le même WWF promouvait la Global Commission for Adaptation cofondée par Bill Gates. Comme rappelé ailleurs, Gates est le premier propriétaire terrien des États-Unis, une opération réalisée grâce à son fonds Cascade Investments. Le WWF reste silencieux sur ce rachat de terres agricoles par le milliardaire – dont l’agriculture n’est en outre pas alignée sur les exigences de durabilité.

Autre pied-de-nez cynique du WWF, sa feuille de route soutient les demandes de rémunération décentes des agriculteurs. Pourtant, en novembre 2020, l’ONG a bénéficié d’une subvention de 100 millions de dollars du Bezos Earth Fund, l’homme dont le respect du droit de travail est comparable au rapport qu’entretient George Soros avec la transparence sur ses activités. WWF et Bezos Earth Fund collaborent d’ailleurs pour « investir dans des solutions pour la crise climatique ».

Mobilité

Autre secteur, même duplicité. La première cible du WWF est bien entendu la voiture, avec une volonté de limiter de manière croissante la mobilité individuelle, plus précisément de « sortir d’une mobilité centrée sur la voiture individuelle ». Mais aussi, de passer au tout-électrique pour « décarboner » intégralement le parc automobile – en passant sous silence les graves problèmes environnementaux générés par l’extraction de minerais, en particulier le lithium, nécessaires à ces voitures. Soucieuse de mettre davantage de pression sur les PME, l’ONG demande ensuite à rendre obligatoire le forfait mobilité durable pour les entreprises de plus de onze salariés et de relever son plafond. En outre, le WWF souhaite élargir le report modal par l’élargissement de la prime – publique – à la conversion à toutes les mobilités douces.

Dans le même ordre d’idées, le développement des Zones à Faibles Émissions (ZFE) serait à encourager au moyen d’une « surprime à la conversion » et d’un prêt à taux zéro. Dit autrement, il s’agit de passer à terme à des mobilités multi-modales intégralement électriques. En bon soldat de l’Agenda 2030, le WWF souhaite par ailleurs étendre le covoiturage au moyen d’une stratégie nationale et d’un fonds dédié, qui concernera également le vélo et devra atteindre 1,5 milliards d’euros annuels. Dans la même logique de fin du transport individuel, l’ONG souhaite un doublement des investissements dans le transport ferroviaire.

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