Sovkhoze vert — Quatrième partie : Johannesburg 1977
Sovkhoze vert — Quatrième partie : Johannesburg 1977

Sovkhoze vert — Quatrième partie : Johannesburg 1977

Inédit, retrouvez le dossier de Thibault Kerlirzin sur le Wilderness à raison de deux nouvelles parties par semaine sur vingt.

Le premier congrès mondial du Wilderness s’est tenu à Johannesburg en 1977 et a regroupé 2 500 délégués de 27 pays. Il en a été extrait cinq résultats majeurs, dont nous retiendrons :

  • L’introduction du concept de wilderness en tant que question internationale d’importance, désormais étendue au-delà de la seule sphère occidentale.
  • Une vocation mondialiste de cette approche au travers d’une intégration de toutes les cultures et « races » dans la problématique de la conservation environnementale.
  • Une incorporation de l’économie et du secteur bancaire, « pour la première fois », comme éléments de premier plan sur l’agenda conservationniste.

En sus, quatre résolutions ont découlé de cet évènement, que nous synthétisons :

  • L’appel à une action mondiale en coopération avec des programmes préexistants comme ceux du PNUE 1, de l’UNESCO et de l’UICN. Pour garantir la survie des zones naturelles (i. e. du Wilderness), une méthode radicale est ici envisagée.
  • Organiser un deuxième congrès mondial du Wilderness pour identifier l’évolution ainsi que le développement des techniques de gestion des ressources.
  • La question du Wilderness doit être intégrée aux systèmes éducatifs nationaux et mettre ainsi en lumière les dangers de la surpopulation et ses conséquences sur les ressources. Dit autrement, il s’agit de former la génération Extinction-Rébellion / Greta Thunberg.
  • Chaque intervenant du Congrès, dans sa spécificité, a convenu d’œuvrer à la poursuite de ses objectifs en influençant autrui en ce sens.

Annoncés dans le programme du congrès, ses principaux objectifs mettaient déjà en avant ces buts. D’autres prémisses apparaissaient déjà, à l’instar d’une croissance industrielle et commerciale qui aille de pair avec un accroissement des zones naturelles et sauvages (l’écoconvergence de Maurice Strong, voir infra). En outre, le congrès se donnait pour mission de convaincre les administrateurs de l’ensemble des nations du monde de l’inadéquation des législations alors en vigueur pour régir le contrôle et l’établissement de zones de nature sauvage. La présentation fournie dans les minutes de ce premiAnnoncés er congrès résume la philosophie qui irrigue ce mouvement jusqu’à ce jour : « They came to establish a world wilderness order. » (Ils sont venus pour établir un ordre mondial de la nature sauvage.)

Une quarantaine de personnes, annoncées comme représentant les autorités mondiales sur la conservation et le wilderness, s’y sont exprimées. Parmi celles-ci, nous trouvions :

  • Stewart L. Udall, ancien secrétaire du ministère de l’Intérieur américain, sur le thème : « La fin de la frénésie énergie – technologie : un sursis pour les valeurs du wilderness ? »
  • T. C. Robertson, consultant scientifique sud-africain : « Une stratégie de propagande pour le Wilderness ».
  • Dr Rocco Knobel, directeur en chef du directoire des parcs nationaux d’Afrique du Sud : « La valeur économique et culturelle des parcs nationaux sud-africains ».
  • Edmond de Rothschild, banquier et philanthrope : « Élever les standards de vie au moyen de grands développements techniques sans mettre en danger la faune et la flore ».
  • Iain Douglas-Hamilton, UICN, la plus grande organisation environnementale au monde : « Où vont tous les éléphants ? »
  • Dr Jean Dorst, directeur-général du Muséum d’Histoire Naturelle (France) : « Vers une nouvelle attitude de l’homme envers la nature ».
  • Carol Ann-Brandt, princess Mohawk (Canada) : « Les Indiens Mohawk et le Wilderness ».
  • Harry L. Tennison, Conservation International, une ONG environnementale de premier plan : « Le chasseur américain conservationniste : le rôle qu’il a joué en Afrique ».
  • Donald Morris, auteur et journaliste américain : « La Conservation et les médias ».
  • Dr A. E. F. Heydorn, directeur sud-africain de l’Association pour la recherche biologique marine : « Le Wilderness et la mer ».
  • Ellis T. Monks, secrétaire honoraire de la branche kenyane du WWF : « Le Wilderness et la vie sauvage au Kenya ».
  • Professeur Scott C. Whitney, professeur de droit, américain : « Droit économique et wilderness ».

Sans aller dans l’exhaustivité, l’échantillon ci-dessus donne un aperçu fractal de la composition des congrès successifs du Wilderness : acteurs économiques (grandes entreprises, finance), politique (à dominance américaine – ou sa sphère d’influence), ONG, scientifiques avec un tropisme conservationniste (géologie, etc.), représentants du pays d’accueil, juridique, et peuples tribaux. S’y associent des profils non mentionnés ici, comme des artistes.

Le président des congrès du Wilderness, Vance G. Martin, dispose de casquettes multiples, à l’image de l’essentiel des grandes personnalités de notre étude. Actif, il a voyagé dans plus de 35 pays, où il a aidé à établir des structures à but non lucratif. Il vécut en outre, pendant dix ans, à la Findhorn Foundation, une organisation à la spiritualité intégralement New Age et planétarienne 2. Le point le plus intéressant et le plus typique des acteurs de cet écosystème s’illustre par son activité dans les affaires internationales pendant quinze ans tout en œuvrant en parallèle dans la gestion à but non lucratif (les ONG, par exemple l’UICN). Martin est devenu président de la WILD Foundation en 1984. Cette dernière est la branche américaine de la Wilderness Foundation Global. La notice que consacre Sourcewatch à la WILD Foundation souligne que, parmi ses sources de financement, celle-ci a bénéficié de subventions de la Ford Foundation et de la Rockefeller Foundation. Rappelons ici que ces deux organisations sont étroitement liées au pouvoir américain et à son service de renseignement central, la CIA 3. La Rockefeller Foundation est pour sa part, tant par sa structure que par ses cousines créées par la famille Rockefeller, l’une des figures de proue du lobbying effectif en faveur de la transition énergétique. Plusieurs membres de la famille Rockefeller ont par ailleurs occupé des positions centrales sur la question environnementale ainsi que dans l’établissement et la pérennisation d’organisations et de lignes de conduite qui restent influentes, entre autres à l’échelle internationale – cf. plus particulièrement Steven C. Rockefeller et Earth Charter International, ou le rôle de Laurance Rockefeller dans le New Age.

Ces exemples ainsi que les données successives que nous avons pu collecter et analyser dans les minutes des congrès successifs du Wilderness montrent que, dès cette époque, la volonté d’utiliser l’environnementalisme comme une arme au service de la puissance anglo-américaine était manifeste. La présence de personnalités aux pedigrees touche-à-tout fournissait la possibilité de maîtriser plus aisément – à terme – ce que Yan Giron nomme le « triangle de la puissance », i. e. les sphères politique, économique et sociétale. La maîtrise de ces trois pans par les mêmes acteurs permet de conserver l’initiative et le leadership au moyen d’une narration unique et d’imbriquer progressivement la défense de l’environnement et la vente de la nature sur les marchés financiers. En d’autres termes, de faire du wilderness un produit mercantile comme un autre.

Par ailleurs, cette prégnance du pouvoir américain, demeurée constante, s’est notoirement illustrée dès ce premier congrès au travers de la présence de G. Ray Arnett. Venu prononcer un discours, il présidait alors la National Wildlife Federation. Quatre ans plus tard, en 1981, il devint vice-secrétaire à l’Intérieur pour les poissons et la vie sauvage au sein de l’administration Reagan. Le discours d’Arnett mettait déjà l’accent sur la transition énergétique (« solaire, vent et marées ») mais aussi sur l’administration sous forme de wilderness des zones terrestres et maritimes.

Cette volonté d’exploiter des sources d’énergie présentées comme non fossiles constitue les prémisses des entorses autorisées au prétexte environnemental. Elle pose les premiers jalons d’un arrangement avec la gestion de la nature. Elle représente de ce fait un lien plus direct qu’à première vue avec l’exploitation financière de l’environnement. Si nous n’en étions alors pas encore à la financiarisation des services écosystémiques et des produits financiers dérivés, nous avons ici la justification publique du moindre mal et de choix a priori en faveur de la planète.

L’argumentaire qui abonde dans le sens de notre hypothèse est présenté par le baron Edmond de Rothschild. Son discours prononcé à ce premier congrès s’appuie sur l’exemple personnel de Brinco, la British Newfoundland Corporation fondée par la banque N. M. Rothschild & Sons avec le soutien de Winston Churchill, dans la province canadienne Terre-Neuve-et-Labrador 4. La modification d’un écosystème au moyen d’une justification morale est alors avancée :

Dans tant de développements hydro-électriques de haut niveau, de grandes étendues terrestres ont dû être inondées, entraînant des changements dramatiques pour la vie de la zone concernée. Mais il est pertinent de demander, peut-être naïvement : la nature capricieuse n’altère-t-elle pas parfois le monde de manière tout aussi dramatique, voire davantage, par certains de ses cataclysmes de l’ère glaciaire, ses inondations, sécheresses, vents violents, séismes, éruptions volcaniques, et ainsi de suite ? À travers les époques, nous avons été conditionnés à accepter ces grands désastres comme un acte de Dieu, pourtant d’un seul coup ils peuvent transformer une vaste région et détruire l’ensemble des formes de vie où qu’elles s’y trouvent. Je pense à titre personnel que nous devrions accepter des changements de notre environnement effectués par l’homme alors que l’explosion de la démographie mondiale demande des sacrifices.

La suite du discours sert à justifier cet impact humain, qui serait bénéfique pour l’environnement. Suite à l’implémentation de son barrage, Rothschild affirme ainsi que « la quantité de poissons a triplé en nombre et en taille. » 5

Le Wilderness constituerait donc intrinsèquement, en fin de compte, une ressource exploitable. Dans son discours en faveur d’une « stratégie de propagande pour le wilderness », le conservationniste Thomas Chalmers Robertson citait de ce fait Aldo Leopold, considéré comme le père du système américain de gestion du wilderness. En 1925, Leopold déclarait que l’on qualifie les choses de « ressources » seulement lorsqu’elles viennent à manquer, et que la prochaine ressource sera le wilderness. Ce wilderness, comme nous le verrons quelques congrès plus tard, sera rapidement étendu à d’autres dimensions de l’érème. Dès 1977, le Dr A. E. F. Heydorn disposait que le concept de la nature sauvage « s’applique autant à l’environnement marin que terrestre ». Le terrestre ne se limite d’ailleurs pas à l’étant mais comprend une dimension de restauration que nous retrouvons entre autres dans les objectifs tant du Forum de Davos que de l’Union Européenne et de milliers d’ONG : la reforestation. Richard St Barbe Baker, fait premier membre honoraire à vie du WWF, préconisa sur ce point, lors de son intervention au premier congrès mondial du wilderness, de faire de la reforestation un enjeu non pas régional, mais mondial, portant ainsi en germe une planétarisation de cette question 6.

Lors du congrès Wild 2, l’Europe a été mentionnée par Jean Dorst, dans un discours consacré aux « vestiges de la nature sauvage européenne ». Soulignant une influence effective de l’opinion publique, Dorst se félicitait de la création de parcs nationaux, de réserves naturelles et d’autres structures analogues. La valeur économique, argument pour convaincre la collectivité de prendre soin de l’environnement, était à nouveau évoquée. Cette protection de l’environnement se voulait intégrale, Dorst notant que même le tourisme pouvait entraîner l’érosion des espaces sauvages.

La question économique liée aux bienfaits de la nature connut pour sa part un pas supplémentaire au travers du discours d’Alan Grainger, spécialisé sur les questions de changement environnemental au niveau mondial 7. Nous y retrouvons certains points-clés, comme la préservation de la mangrove 8. Le discours de Grainger portait plus particulièrement sur la forêt tropicale et « la création d’un nouveau lien culturel ». Il prenait le soin de distinguer le wilderness du simple wild :

[Le wilderness] a une personnalité et une richesse propre à ses [alors] 193 zones et ceci devrait être le premier critère pour délimiter des zones de parcs nationaux et de conservation.

Poursuivant sa pensée, il introduisait la question de la valeur de la nature :

Conservation et développement sont interdépendants. Nous sommes fréquemment exhortés à dépenser, dépenser, dépenser ; mais je crois que les vieilles vertus d’épargne et de faire des économies restent très valables et s’appliquent également aux ressources naturelles. Nous avons sorti des plantes telles que l’arbre à caoutchouc hors de la forêt tropicale et nous les cultivons à l’extérieur, et pourtant nous comptons toujours sur les pools génétiques des plantes sauvages dans les forêts afin d’engendrer de nouvelles variétés pour combattre de nouveaux parasites ou s’adapter à des conditions qui changent. Les forêts vierges peuvent être pensées comme des assurances-vie pour l’agriculture continue de nombreuses cultures importantes qui naissent en leur sein. Pensez un instant à la richesse potentielle qui attend d’être exploitée à partir des plantes qui poursuivent leur croissance sauvage dans les forêts. Imaginez l’impact sur les économies locales et nationales de cinq nouvelles cultures comme le caoutchouc ou la canne à sucre ; ou l’effet d’un médicament pour une nouvelle thérapie cancéreuse à partir d’une plante de la forêt vierge. Et nous gâcherions ceci pour une décennie d’exploitation forestière ou quelques années d’élevage agricole avant que le troupeau ne soit éliminé par les tiques ou que la fertilité du sol soit épuisée et que la production des cultures s’effondre.

Enfin, Grainger rapporte qu’il fut à cette époque suggéré que les entreprises pharmaceutiques et agro-alimentaires financent la conservation des forêts vierges tropicales dont ils tirent les ressources, accentuant de ce fait le caractère monétairement quantifiable de la valeur que l’on peut y accorder.

En 1982, soit un an avant le congrès Wild 3, le Parlement européen a pour la première fois voté pour allouer une petite part de son budget aux actions environnementales. En 1983, Wild 3 introduisit des réflexions supplémentaires pour le développement d’un wilderness européen. Sis en Écosse à Inverness et Findhorn 9, nous en retiendrons deux discours. Le conservationniste italien Franco Zunino y a développé une conception du wilderness à destination de l’Europe. Membre entre autres d’une commission spéciale de l’UICN et directeur associé de l’International Journal of Wilderness de la WILD Foundation, il fut par ailleurs membre du directoire des conseillers principaux du trust conservationniste américain Listening Point Foundation et administrateur de la Foundation for GAIA 10, fondée la même année que Wild 3 et domiciliée en Grande-Bretagne. Hormis sa proposition de définition, il énonça plusieurs dispositions pour sauvegarder, selon lui, les zones de nature sauvage européennes. Intégrales, ses propositions se voulaient drastiques.

Anthony Fairclough, discourant sur le wilderness dans la communauté européenne, rappela que le programme d’action environnementale européen de février 1983 disposait de reconnaître la politique environnementale comme structurante pour prévenir la déplétion des ressources et leurs conséquences. Il nota avoir mis au point, en coopération avec l’UICN et le Conseil de l’Europe, un système de classification qui distingue huit types de zones, avec pour chacun les motifs de sa protection, la forme de sa gestion et de sa protection, ainsi que l’utilisation de la zone.

1 – Rappel : le PNUE a été créé et en premier lieu présidé par Maurice Strong.

2 – L’une des fondatrices de la Findhorn Foundation, Eileen Caddy, fut nommée membre de l’Ordre de l’Empire britannique en 2004 pour son « travail sur la recherche spirituelle ». Son mari Peter Caddy, autre co-fondateur de la Findhorn, avait servi dans la Royal Air Force. Il était en outre proche du Théosophe Robert Ogilvie Crombie, et par ailleurs ésotériste rosicrucien membre de la Rosicrucian Order Crotona Fellowship, fondée par le Wiccan George Alexander Sullivan. Alice Bailey, cofondatrice du Lucis Trust et ancienne membre de la Société théosophique d’Helena Blavatsky, fit partie de cette fellowship et fut une « mentor spirituelle » de Peter Caddy.

3 – Pour la Fondation Ford, il suffira de se reporter à l’historique du Congrès pour la liberté de la culture.

4 – « En 1952, je fus impliqué dans un immense développement hydro-électrique en Terre-Neuve-et-Labrador. »

5 – Nous noterons à titre indicatif que Rothschild conclut son discours par une citation de Pierre Teilhard de Chardin, figure centrale de la spiritualité New Age.

6 – La notice que Sourcewatch consacre à Barbe Baker précise que ce dernier a en outre cofondé l’ONG Children of the Green Earth, dont l’activité première, en plus de chercher à sensibiliser au niveau planétaire, est de planter et de prendre soin des arbres. Sourcewatch nous rapporte que parmi les autres cofondateur de cette organisation se trouvent Dorothy MacLean, cofondatrice de la Findhorn Foundation, ainsi que René Dubos, entre autres coauteur de Only One Earth avec Barbara Ward, présenté au Sommet de Stockholm. Cf. notre étude précitée.

7 – Son pedigree est disponible sur le site de la School of Geography de l’Université de Leeds (Grande-Bretagne).

8 – L’importance de la mangrove et l’enjeu écosystémique qu’elle représente étaient par exemple au centre de plusieurs discussions de l’édition 2022 du Forum économique mondial à Davos.

9 – Le choix de ce lieu n’est pas anodin. La Findhorn Foundation fait partie des lieux marqués par la spiritualité New Age, à l’image de la Lindisfarne Association. Il est ainsi également plus que symbolique que les discours de Wild 3 aient été publiés l’année suivante par Findhorn & Lorian Press. La Lorian Association a été cofondée par Dorothy Maclean et impulsée / dirigée par David Spangler, fondateur d’une ONG au nom explicite, Planetary Citizens. En 2003, la Lorian Association donna naissance à un centre ésotérique, le Lorian Center for Incarnational Spirituality. Cette publication de Wild 3 obtint la reconnaissance du British Council, organisation publique de culture et de diplomatie du gouvernement britannique. Entre l’Afrique du Sud de l’époque de l’apartheid, les États-Unis et le Royaume-Uni, la planification à visée mondiale d’un wilderness (et de son extension / exploitation économique) se confirme ici comme étant d’essence anglo-américaine.

10 – Ce trust a eu pour administrateurs plusieurs personnalités influentes, partagées entre conservationnisme, New Age et proximité avec le pouvoir britannique (et donc potentiellement ses services de renseignements). En témoigne par exemple la présence de Jonathon Porritt, l’un des profils les plus influents que nous ayons pu étudier et membre de Population Matters auprès de Sir David Attenborough.

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