Si à la fin de la précédente partie, les différents logos en forme d’ouroboros des ONG environnementales pouvaient marquer la présence d’une spiritualité gnostico-gaïatique, cette partie ouvrira les paris quant à l’intégration de l’humusation à cette « éco-spiritualité ».
Considérant l’écologie comme un outil de conduite du changement 1 de l’Agenda 2030, lui même émanant de la Charte de la Terre en vue de déposséder les peuples, Thibault Kerlirzin insiste sur la distinction entre environnement et écologie, pris à tort pour synonymes.
Alors que l’environnement recouvre les problématiques de pollution et de soin de la nature, l’écologie, elle, interrelie différentes thématiques souvent sans lien direct avec l’environnement tels les droits humains, l’égalité des genres, la pauvreté, la gouvernance internet etc. dans un système général. Un véritable « éco-système » au sens strict du terme 2.
Dans cette optique, chaque loi liberticide doit d’abord passer par un concept, qui sans celui-ci déligitimerait toute privation ou restriction. On l’a vu pour le Pass sanitaire réclamé par les personnes vaccinées apeurées que les non-vacinés leur transmettent le COVID dont elles seraient pourtant protégées 3, on le voit maintenant avec le Pass carbone, où les fans de Jean-Marc Jancovici sont les premiers relais de Davos. Relais sans lesquels les propriétaires de jets privés ne pourraient intimer, faute de crédibilité, les chaumières à réguler leur empreinte carbone, en arrêtant de se chauffer ou de prendre l’avion.
Dès lors, sachant que la stratégie du Bottom-up est indispensable à l’ingénierie du consentement 4, il est normal de la retrouver pour l’humusation, « néologisme créé en 2014 et désignant un processus naturel de transformation du corps des défunts en humus ». En effet, à l’instar de l’écocide 5, la demande vient de la société civile, une pétition même.
Cependant, entre le fait que le président des Amis de la Terre de Belgique 6 figurant à son Comité d’honneur, et que seulement un an après sa création (2015) la fondation Humusation obtienne « l’approbation Royale et celle du Ministère de la Justice de l’État belge », il ne serait pas étonnant que celle-ci se transforme rapidement en ONG ou/et se voit soutenue par d’autres, telles End Ecocide on Earth ou Stop Ecocide puisqu’après tout, par l’humusation l’homme répare la nature qu’il détruit. Assistera t-on à l’émergence (ou retour) d’un nouveau salut, pour et par Gaïa ?
Parce que contrairement à l’enterrement et à l’incinération, l’Humusation crée un humus riche, utilisable pour régénérer les terres. Écologiquement et économiquement, l’humusation est la solution pour permettre à nos corps, en fin de vie, de suivre le cycle complet de transformation en douceur.
humusation.org
C’est d’ailleurs bel et bien la priorité, la nature avant l’homme. Encore une fois, prise de façon isolée, l’humusation ne poserait pas problème. Après tout, chacun est libre de disposer de son corps et, si la crémation en pose un vis-à-vis de la religion 7, l’humusation a au moins le mérite de la décomposition naturelle, certes plus rapide que dans un cercueil, mais moins que dans un four. Tout le problème est ce qui point à l’horizon 2030 dès que l’on intègre l’humusation au plan d’ensemble.
En effet, celle-ci n’étant qu’une pièce d’un puzzle reliée à d’autres, telles la tribalisation de la société, la spiritualité néopaïenne ou encore l’euthanasie promues par l’oligarchie, la perspective du culte sacrificiel semble de plus en plus certaine. L’humusation apparaît alors comme une simple étape en vue de ce « progrès », à ce retour progressif aux temps antéchrétiens 8. Une étape à laquelle « après sa mort » pourra être ôté du slogan :
Donner la vie après sa mort en régénérant la terre.
humusation.org
Comment parvenir à ce saut qualitatif ? En revenant aux fondamentaux, à ce qui justifiait autrefois les sacrifices : les récoltes. Ces fameuses ressources, dont les mantras médiatiques nous répètent à longueur de journée qu’elles viendront à manquer d’ici peu ou encore, par la propagande illumino-scientifique dont James Lovelock est la figure de proue 9 dans la sacralisation de Gaïa, d’abord en tant qu’être vivant réagissant bien au-delà de la logique mécano-matérialiste type « quand j’arrose, ça pousse », qui devient « donner pour recevoir », le principe de la magie – et de l’offrande – par excellence. Et si les générations actuelles redécouvrent ces préceptes pour la mort, les suivantes les articuleront à tous les actes rythmant la vie, tels les mariage, naissance etc.
Ainsi, plus l’on (se) donnera à la Terre-Mère, plus cette « entité » (nous) le rendra. Et quelle meilleure offrande qu’un être vivant, ce qu’il y a de plus pur, de plus innocent pour parer aux cataclysmes cosmiques annoncés, vaincre la famine et engendrer la fertilité. Or le culte de celle-ci est indissociable de Déméter, de Dionysos et autres sombres considérations 10. D’ailleurs, les mondialistes le répètent, c’est la planète qu’il faut sauver : il n’est jamais question d’humanité.
1 – Changement tel que le concept « Vous ne posséderez rien et vous serez heureux. » s’entend jusqu’au caveau.
2 – Le préfixe éco– vient du grec oikos, qui signifie « maison » ou « habitat ». Ainsi, cela signifie que non seulement l’économie (« loi de l’habitat ») découle de l’écologie (« science de l’habitat ») et qu’elles sont sont intrinsèquement liées, mais aussi que la première, celle régissant les normes, découle en réalité de la seconde, la Science érigée en dogme.
3 – Dans cette logique, compte tenu que tout est mensonge dans la gestion du COVID, la soudaine pénurie de masques découverte en mars 2020 a conforté leur demande. À l’inverse, leur disponibilité aurait probablement suscité moins de demandes voire des doutes et leur rejet.
4 – Cf. https://davocratie.com/2023/05/03/passcarbone-deuxieme-partie-lombre-de-learth-charter/
5 – Homicide voire génocide environemental faisant l’objet d’une demande de loi (Ecocide act). Valérie Cabanes est en pointe sur le sujet. Un article fouillé de Thibault Kerlirzin sur l’écocide est prévu pour ce mois.
6 – Ézio Gandin. À noter que le logo de l’ONG Friends of the Earth est un ouroboros. Le lien entre Terre-Mère et serpent suit.
7 – Si la religion chrétienne, dans le cadre de la résurrection attendue des corps, est souvent pointée pour leur préservation, le judaïsme et l’islam y tiennent tout autant. Quant à la crémation, avant qu’elle ne soit souvent associée à l’athéisme du défunt, elle se retrouve rituellement dans les traditions « méprisant le corps », comme en Inde.
8 – Pour les mondialistes, le Christ devant être banni il est logique que l’Union européenne n’autorise pas la circulation de centimes à son effigie fabriqués par la Principauté d’Andorre (cf. https://www.cathobel.be/2013/08/andorre-pas-de-visage-du-christ-sur-les-pieces-de-monnaie/ et https://www.grandsudinsolite.fr/948-principaute-d-andorre-pas-d-euro-avec-le-christ.html).
9 – Auteur de l’Hypothèse Gaïa et co-dirigeant de l’ONG Population Matters James Lovelock, appartenant à la très curieuse Lindisfarne Association hébergée sur les terres de Maurice Strong (avec le soutien du Rockefeller Brothers Fund) qui avait déclaré en août 2009, au journaliste Stephen Sackur lui demandant « Alors quel est selon vous le chiffre viable que la planète Gaïa peut supporter ? » répondait « Je pense que, vivant de la manière dont nous vivons, nous ne devrions pas être plus d’un milliard, probablement moins, et c’est très important » (BBC, passage) ou encore là, en novembre 2021, commençait sa tribune intitulée « Attention : Gaia pourrait détruire les humains avant que nous ne détruisions la Terre » publiée dans The Guardian par « La COVID-19 pourrait bien avoir été un retour négatif. Gaïa fera plus d’efforts la prochaine fois avec quelque chose d’encore plus méchant. »
10 – « La Terre-Mère est la plus ancienne divinité connue des ethnologues. Elle dispense la nourriture et la vie aux hommes ; elle gîte au fond de la terre et des eaux. C’est une divinité chtonienne, c’est-à-dire souterraine et infernale. Elle est la Mère de la Totalité, de l’ensemble du Cosmos ; elle a enfanté les grands serpents et les monstrueux reptiles. Son culte est toujours associé à celui du Serpent. » Étienne Couvert — La gnose universelle
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